[L’envie d’avoir envie]

Plus rien ne capte mon attention. J’attends. Je m’ennuie. Je suis.
Plus rien ne semble avoir de l’importance.
Je m’ennuie. J’attends.
Je me laisse aller.
Culpabiliser.

Passionnée démotivée. Lessivée, lasse,
J’attends.

Une envie.

Je la vois arriver. Je perçois ses formes.
Elle est belle. Elle arrive.

Je marche vers elle. Elle s’arrête.

Toujours, là, au loin, je ne peux l’atteindre.
J’approche. Elle recule.
Elle danse. Je m’épuise.
Je m’assis. J’attends. Je m’ennuie.

Pourtant, elle est là. Je la vois.

Elle s’éteint.

Je m’ennuie.

Rien ne capte mon attention.
Tout n’est que déception.
Répétition.

Est-ce une vraie envie qui arrive ?

Je la vois. J’attends qu’elle tombe.
Je pourrais agir. L’attraper.
Au moins la rattraper.

Je me paralyse et attends. Et si ?
La chute arrive.
Moi, je n’agis pas.
Passive, j’attends. Je m’ennuie.
Je laisse l’”Et si ?” se réaliser.

Sans choix, ni impulsion la vie passe sans me voir.
Assise le regard vide, le temps prend son temps.

Demain

Demain, je me relève.

UNE ENVIE !

Mais à deux doigts.

À deux doigts d’avoir envie. D’entreprendre, de me battre.
D’aimer la vie.
À deux doigts et pourtant 
tout est fade.
Une passade ?

Pas de cri. Pas de rage.
Mais toujours pas d’envie.
Être seulement là et lasse.
Ici ou là-bas. Toujours lasse.

Une pincée de passion.
Elle arrive.

UNE ENVIE !

La pensée s’accélère.
J’attends et m’apprête à lui sauter dessus.
Passage du tout au tout.
Commence une quête d’équilibre.
Ne pas valdinguer. S’accrocher.

Et si “tout” était déjà fini ?

Je prends de la vitesse. Regarde les débris au sol et m’accroche encore plus fort. Ne surtout pas chuter.

L’angoisse s’efface. Je me calme. Je trouve la cadence. Toujours accroché à mon envie, je la suis.

Je la vie et même l’envie.