Nuage

08/06 17h08, à la plage de Växjö, Suède

Si petit que tu es, je te crains.
Rien que de t’entendre, je me crispe.
À ta vue je rage. Impossible de me concentrer.
Je tap, je tap, je tap dans le vide. Une sorte de musique.
Quand tu te regroupes avec tes congénères, toi l’individuel forme un tout. VOUS êtes un tout gigantesque, puissant. Quand votre bruit se rapproche, la panique me gagne. Quand je vous vois, je me paralyse. Comme si statique, vous ne m’approcheriez pas.

C’est une fois que j’ai compris que je ne pouvais rien y faire, que j’ai changé mon regard sur vous. Au lieu de fuir à votre simple vue, j’ai décidé de vous observer. Vous m’avez tout de suite fasciné. Vous que je ne peux individualiser.

Voilà une demi-heure que je ne peux vous quitter du regard. Une demi-heure que mon corps me gratte. Je paye le prix d’un fabuleux spectacle.
Vos mouvements aléatoires me font penser au jeu de la vie. Une fascinante chorégraphie où vous semblez tous trouver votre place.

En plus d’être de grands artistes, vous êtes aussi de formidables coachs. Un entraînement sans répit qui porte ses fruits. Se fixer un rythme. Le garder.
Si j’accélère, tu me laisses faire mais quand mes jambes me lâche et que j’ai besoin d’une pause, tu sais où me piquer pour me pousser à repartir et cette fois, plus doucement pour durer plus longtemps.
Je sais que tu fais sûrement ça pour mon bien, mais dans ces moments-là, je rage contre toi. JE TE HAIE. C’est seulement en fin de journée, quand je regarde ce que j’ai accomplie t’observe de nouveau que je réalise que je t’aime.

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