Le syndrome du manque de page blanche.

18/05 13h19 Hambourg, Allemagne

J’écris tout petit. Je sature mes pages de mots. Tout un voyage qui doit tenir en un carnet. Pour une fois, j’ai le syndrome du manque de page blanche. J’ai la peur de terminer mon carnet et d’un matin, ne plus pouvoir écrire. Je ne veux pas me limiter dans mes mots et j’ai tellement de chose à écrire ! Je veux avoir la place nécessaire pour m’exprimer et donner place à l’inintéressant. Sans jugement. Je veux avoir la place nécessaire pour essayer, essayer encore jusqu’à ne plus savoir quoi essayer.

Finalement, cette écriture microscopique me vient spontanément. Un minimum de geste pour chaque lettre, me permet aussi d’aller plus vite à l’idée d’après sans en perdre son essence en route.

Je crois qu’aussi, je redoute le moment où je vais poser les derniers mots sur la dernière page comme si c’était signe de la fin de mon aventure.

J’aimerais qu’à la fin, il me reste quelques pages blanche (mais pas trop quand même ). Une manière de me dire à moi-même que finalement jamais mon aventure ne s’arrêtera. Pour me dire que j’ai eu la place nécessaire et sans limites, de m’exprimer.
De toutesvmanière, ce point final, je ne peux ni le choisir ni le prédire. Ou plutôt je ne le doit pas. Ou plutôt je ne le veux pas.

Les effets secondaires de mon carnet:
Quand on voyage,on a tendance à interpeller (sûrement emplifié avec un monocycle comme mode de déplacement). C’est effectivement souvent pour ce sujet qu’on m’aborde. Nonobstant, je suis souvent éloignée d’Ulu ou de mon sac à dos. On ne peut alors pas savoir mon statut de vagabonde saltimbanque perchée. Pourtant, je continue d’intriguer. Que se soit dans les cafés, les bars ou les jardins, on me retrouve entrain de saturer mes pages d’un dialecte illisible pendant des heures. Je ressens alors des regards insistant avant qu’on vienne me voir pour me questionner. Ensuite, le jeu consiste à me prendre mon carnet et d’essayer de me lire. J’avoue ne pas tout le temps être à l’aise en fonction de la page… J’écris la plupart des choses seulement pour moi ou des ébauches d’idées.
Comment expliquer que sur certaines pages, il y a des séries de chiffres associées à des mots ? (Oui, je me suis retrouvé dans cette situation) Comment expliquer que sur certains passages, je fais dialoguer un sécateur avec un train ?…

Je vous ai perdu vous aussi ?

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